La facturation électronique dans le CCG : Une région en pleine transformation numérique

*Cet article a été mis à jour le 20/10/2025
La facturation électronique transforme rapidement le paysage numérique dans la région du CCG, portée par la volonté de modernisation et l’évolution des réglementations fiscales. À mesure que les cadres de TVA évoluent, les gouvernements utilisent la facturation électronique pour renforcer la conformité, l’efficacité et la transparence.
Voyons ensemble où en est la facturation électronique dans le CCG et ce que cela implique pour les entreprises.
Arabie saoudite : un rôle de pionnier avec FATOORA
L’Arabie saoudite occupe une position de leader en matière de facturation électronique grâce à son système FATOORA, mis en œuvre par étapes selon un modèle de validation — un système dans lequel les factures doivent être approuvées par l’autorité fiscale avant d’être transmises à l’acheteur.
Après l’introduction de la TVA en 2018, le pays a lancé la Phase 1 : la phase de génération, en décembre 2021. Celle-ci obligeait les entreprises à générer et conserver des factures électroniques dans un format structuré, tel que XML ou PDF/A-3.
Aujourd’hui, le pays avance dans la Phase 2 : la phase d’intégration, qui impose la validation des factures en temps réel via une intégration avec le système de la Zakat, Tax and Customs Authority (ZATCA). Cette phase est déployée par vagues selon le chiffre d’affaires annuel des entreprises, avec plusieurs échéances déjà annoncées.
Si les factures fiscales doivent être validées par la ZATCA avant d’être envoyées aux clients, l’échange de factures entre entreprises reste libre. Cela signifie que les sociétés peuvent choisir leur méthode préférée d’envoi des factures une fois la validation obtenue.
Émirats arabes unis : un modèle décentralisé en développement
Les Émirats arabes unis (EAU) avancent également vers la facturation électronique, avec une phase pilote/volontaire prévue à partir de juillet 2026. Comme l’Arabie saoudite, les EAU ont introduit la TVA en 2018, mais optent pour un modèle décentralisé à “5 coins” plutôt qu’un système centralisé de validation.
Dans ce modèle, les entreprises échangeront leurs factures électroniques via des fournisseurs de services accrédités (ASP), responsables de la validation des factures et de leur transmission à la Federal Tax Authority (FTA).
Contrairement au modèle saoudien de pré-validation, où les factures doivent être approuvées avant d’être envoyées, le système des EAU permet leur transmission après validation par un fournisseur accrédité.

Au cœur de ce système se trouve la norme Peppol PINT (Peppol International Invoice Standard), un cadre reconnu mondialement qui facilite la facturation électronique et le commerce transfrontalier. Peppol garantit l’interopérabilité en permettant aux entreprises d’échanger des factures selon un standard commun via un réseau de prestataires de confiance.
Accréditation des fournisseurs de services
Les EAU ont publié la Décision ministérielle n° 64 de 2025, qui définit les critères d’éligibilité et les procédures d’accréditation des fournisseurs de services.
Pour participer, ces fournisseurs doivent obtenir une certification via le Portail d’accréditation officiel, déjà ouvert aux candidatures.
Ce processus vise à protéger les entreprises, assurer la sécurité et la fiabilité de la facturation électronique, et renforcer la supervision réglementaire.
Seuls les fournisseurs accrédités seront autorisés à faciliter les échanges de factures électroniques, renforçant ainsi la conformité et l’innovation numérique au sein du système fiscal des EAU.
Déploiement progressif et prochaines étapes
Le système de facturation électronique des EAU sera introduit progressivement, en commençant par les transactions B2B (entre entreprises) et B2G (entreprise-gouvernement), avant de s’étendre plus tard aux transactions B2C (entreprise-consommateur).
Une consultation publique sur le dictionnaire de données de facturation électronique a eu lieu au 1er trimestre 2025, et les accréditations ASP ont déjà commencé.
À noter : le calendrier de déploiement prévoit non seulement les échéances de mise en œuvre, mais aussi une date limite distincte pour que les contribuables désignent un fournisseur de services accrédité (ASP).
Pour une chronologie détaillée, consultez notre article dédié : Les EAU confirment le déploiement progressif de la facturation électronique.
Cette initiative s’inscrit dans le projet plus large de “système de facturation électronique” des EAU, visant à automatiser les déclarations fiscales et à renforcer la conformité.
Autres pays du CCG : Progrès et projets
D'autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) font également avancer activement leurs initiatives de facturation électronique pour améliorer la conformité fiscale et rationaliser les processus financiers.
Bahreïn : vers la mise en place de la facturation électronique
Bahreïn, qui a introduit la TVA en janvier 2019, étudie actuellement la mise en œuvre de la facturation électronique pour renforcer la conformité et lutter contre la fraude fiscale.
Le National Bureau for Revenue mène une consultation publique sur le système proposé et envisage probablement un déploiement progressif, similaire au modèle saoudien.
Oman : préparation d’un déploiement progressif
Oman, qui a introduit la TVA en avril 2021, a confirmé ses plans pour la facturation électronique et modifié sa réglementation pour inclure les factures fiscales électroniques avec un déploiement par étapes.
Un lancement volontaire était prévu pour avril 2024, suivi d’une obligation en octobre 2024, mais cette dernière a été reportée faute de précisions techniques.
L’Oman Tax Authority (OTA) a annoncé qu’un programme pilote débutera en août 2026 pour les 100 plus grands contribuables, suivi par les grandes entreprises en février 2027.
Oman adoptera également un modèle décentralisé à 5 coins, où seuls les fournisseurs accrédités par l’OTA pourront opérer.
Qatar : pose les bases de la facturation électronique
Le Qatar, bien qu’ayant ratifié l’accord-cadre de TVA du CCG, n’a pas encore introduit la TVA. Cependant, la Qatar General Tax Authority (GTA) a lancé des appels d’offres pour un appui juridique et le développement d’une plateforme nationale de facturation électronique.
Le pays envisagerait un modèle de validation pour les factures B2G et B2B, et un modèle de reporting pour les factures B2C.
Koweït : observation et préparation
Le Koweït, tout en ayant ratifié le cadre TVA, n’a pas encore mis en œuvre de TVA ni de projets concrets de facturation électronique.
Il continue toutefois de suivre les évolutions régionales et pourrait adopter un système similaire à l’avenir selon ses priorités fiscales.
Ces initiatives traduisent une tendance commune au sein du CCG : la transformation numérique et le renforcement de la conformité fiscale grâce à la facturation électronique.
Tendances et défis régionaux
Plusieurs tendances fortes se dégagent :
un lien étroit entre la mise en place de la TVA et les mandats de facturation électronique ;
l’importance du reporting en temps réel et de l’intégration avec les autorités fiscales ;
la montée de l’interopérabilité et des standards communs (comme Peppol) ;
et le recours accru à la technologie, notamment l’IA, pour la lutte contre la fraude.
Les principaux défis concernent le niveau de maturité numérique des entreprises, le besoin de directives claires, de soutien des autorités, et la protection des données.
Malgré ces défis, la facturation électronique devient incontournable pour faire des affaires dans le CCG.
L’avenir de la facturation électronique dans le CCG
La région du CCG est clairement engagée dans une transition vers la digitalisation des processus fiscaux.
À mesure que les pays développent et affinent leurs systèmes, les entreprises doivent rester informées et s’adapter à ce nouvel environnement.
Banqup suit de près ces évolutions et veille à ce que ses solutions soient conformes aux réglementations en constante évolution du CCG, afin d’aider ses clients à naviguer dans ces changements en toute confiance.
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